Verre modelé sur noyau
VIe-IVe siècle av. J-C
Empúries (L’Escala – Alt Empordà)
Les onguentaires, petites pièces de couleur bleu profond décorées avec des zig-zag et des lignes parallèles jaunes et blanches et/ou vertes, sont les premiers récipients en verre qui parvinrent sur le littoral du nord-est catalan.
Nous pouvons imaginer l’effet qu’ils purent provoquer, la sensation que pouvait représenter d’avoir entre les mains des pièces luxueuses, fragiles et exotiques, qui évoquaient la richesse et le prestige de ceux qui les possédaient. En outre, ils contenaient des produits exotiques de grande valeur, en lien avec le soin personnel, comme des onguents et des huiles parfumées.
Le verre, opaque et inodore, était le matériau idéal pour contenir ces produits. La forme du récipient, de petites bouteilles au col étroit, facilitaient leur fermeture hermétique.
Actuellement, l’origine exacte de ces prestigieux récipients est inconnue. Pour cette raison, nous proposons une origine générique, la Méditerranée orientale.
La technique permettant de produire ces petits récipients était le « modelage sur noyau ». C’est une élaboration antérieure à la technique du verre soufflé, qui apparut à l’époque romaine. L’obtention de ces pièces rappelle la technique de la cire perdue, qui était utilisée pour les objets en métal. La première étape était d’élaborer un noyau de la forme du flacon souhaité (amphorisque, alabastron, aryballe…) inspirés des formes de la céramique grecque. Ce noyau était constitué principalement de sable et d’argile, et était relié à une tige, utilisée comme manche. Le noyau était recouvert de pâte de verre chaud. On y ajoutait ensuite des fils en verre de différentes couleurs. On y plaçait enfin les anses, le pied et la bouche, selon le modèle choisi.
L’exemplaire présenté est un amphorisque daté du VIe ou Ive siècle avant J.-C., et provient de la ville grecque d’Empúries.